jeudi 27 février 2014

René Bouchard (dir.), Culture populaire et littératures au Québec, Saratoga: Amma Libri, 1980, 310 p.

Claude Poirier, "Le lexique québécois: son évolution, ses composantes", p. 74:

Parmi les innovations québécoises connues figurent au premier plan les évolutions sémantiques. En débarquant en Nouvelle-France, les colons français ont été mis en contact avec des réalités nouvelles, ayant trait à la géographie, à la faune et à la flore, aux conditions climatiques. Ils se sont servis pour les désigner des mots qu'ils employaient dans la mère patrie en parlant des réalités similaires mais s'est développé autour du noyau sémantique de ces mots des sèmes nouveaux, des connotations particulières.

*Poirier donne ensuite l'exemple du mot "fleuve" qui, pour les Québécois désigne un cours d'eau beaucoup plus vaste et important que celui qui traverse Paris. C'est un exemple quelque peu facile, mais il révèle bien l'influence de l'expérience du nouveau continent sur le français.

p. 75: Les francophones du Québec se sont servis de mots français (ou du moins galloromans) pour exprimer l'hivers québécois et les réalités connexes. Le mot poudrerie a été en usage en moyen français au sens d'"étendue de terre couverte de poussière"; il convenait bien pour nommer la neige fine et sèche que le vent soulève en tourbillons [...].

*Poirier offre une panoplie d'exemples de néologismes et de mots dont le sens s'est modifié sous l'influence de la réalité climatique québécoise: carriole, berline, bordée ou bordée de neige, tuque, etc.

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