mercredi 20 novembre 2013

Laurence Dahan-Gaïda, "Du savoir à la fiction. Les phénomènes d'interdiscursivité entre science et littérature" dans Canadian Review of Comparative Literature/Revue canadienne de littérature comparée. Décembre 1991, p. 471-487.

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p. 486: "Attentive à tout ce qui est délaissé par la légalité des systèmes scientifiques, éthiques ou institutionnels qui reposent sur l'exclusion de l'exceptionnel, la littérature peut assimiler tous 'les restes' du discours social, tous les laissés pour compte de la pensée systématique, l'insu d'une culture. Elle réussit à accomplir ce que la science, dans son refus du narratif, échoue à faire: soit, intégrer l'exception à un dessin d'ensemble et tenter de penser ainsi le rigoureux et l'universel sous la catégorie de l'individuel et de l'irrégulier. L'écriture romanesque permet de transiger entre le singulier et l'universel, entre l'expérience de pensée et l'expérience vivante, entre la règle et l'exception. [...] Elle autorise le jaillissement, à l'intérieur de la construction systématique, de fragments de 'réel pur,' de morceaux de vie qui échappent à la répétition, à la conceptualisation, voire à la représentation."

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