p. 477: « [Le savoir] définit alors deux passerelles
essentielles entre science et littérature: le moment archéologique qui précède
celui où une théorie scientifique et une œuvre littéraire se constituent dans
leur différence et leur autonomie; et celui où, s'arrachant à leur clôture, ils
s'ouvrent sur les bruissements du discours social, l'un pour contribuer à
construire la 'connaissance vulgaire,' l'autre pour intégrer et inlassablement transformer
cette connaissance. [...] on peut donc redéfinir le savoir comme un ensemble de
principes disponibles dans la connaissance scientifique ou non-scientifique,
vulgaire ou spécialisée, qui sont représentables par des énoncés topiques dans
les différentes formes du discours. L'avantage de cette définition du savoir
est de permettre un remaniement des grands dualisme constitutifs de l'histoire:
d'une part, celui qui oppose la science à l'idéologie et de l'autre, celui qui
établit un hiatus entre le sensible et l'intelligible. Le savoir s'offre comme
un savoir incertain où se dessine une possible intersection entre imaginaire,
idéologie et connaissance, entre pratiques discursives étrangères les unes aux
autres. Il est donc un lieu de partage mais aussi de concurrence où science et
littérature sont en double position de lutte et de fécondation réciproque. »
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire